Madagascar, le DDT et le cancer….

Vous allez être certainement choqué par ce titre que j’ai choisi….

Mais justement, je venais d’apprendre y a pas très longtemps que le DDT (dichloro diphényl trichloro-éthane) pesticide  découvert en 1939 et largement utilisé pour lutter contre les insectes qui transmettent de graves maladies tropicales (comme le paludisme ou la malaria), a été interdit en Amérique du Nord dès 1970. Puis, en 1972, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) annonce  l’interdiction de sa production et de sa commercialisation.

Alors, j’ai cherché à comprendre le « pourquoi » de cette interdiction, et surtout je me suis demandée pourquoi à Madagascar, même dans les années 1990 voire 2000, on continuait à utiliser ce fameux DDT? Qui n’a jamais entendu parler du « mpandraraka DDT » qui venait dans toutes les maisons, notamment en milieu rural. Je ne sais pas si cette pratique d’aspersion du DDT continue encore actuellement, mais ce qui va suivre devrait vous intéresser.

Le DDT est un produit chimique persistant, c’est-à-dire qu’il reste longtemps dans l’environnement. Les courants atmosphériques et aquatiques peuvent transporter le DDT sur de grandes distances. Par temps chaud, il peut s’évaporer lentement dans l’air et parcourir de grandes distances avant de retomber au sol. Le DDT peut être absorbé par les plantes, les animaux et les humains. Il s’accumule surtout dans les tissus adipeux (graisses). Lorsqu’on utilisait le DDT dans les années 1970, les oiseaux de proie pondaient des œufs à la coquille si mince qu’ils se brisaient lorsque la mère les couvait. Les spécialistes croient également que le DDT peut dérégler les processus hormonaux et ainsi nuire au développement des animaux. Des études en laboratoire ont lié le DDT au cancer du foie et à un dysfonctionnement des glandes surrénales chez le rat, ainsi qu’à des troubles du système nerveux et de la reproduction. 

Selon toujours les experts, les effets à long terme du DDT sur les humains sont inconnus. Toutefois, en concentrations importantes,  il peut causer le cancer. Il a également été démontré que le DDT affectait le système nerveux humain. On a décelé partout dans le monde des traces de DDT dans le sang et les tissus adipeux humains ainsi que dans le lait maternel. Toutefois, à faibles concentrations, le DDT n’est a priori pas nocif pour l’humain.

Mais alors pourquoi avoir interdit le DDT?!!!

La réponse est finalement très logique : « Parce qu’il y a des inquiétudes croissantes concernant les effets du DDT sur la santé et l’environnement« . C’est ce qu’on appelle « le principe de précaution ». En 2000, l’Organisation des Nations Unies a carrément établi un traité. Au total, 122 pays ont accepté d’éliminer progressivement le groupe de produits chimiques auquel appartient le DDT.

Je suppose que Madagascar fait partie de ces 122 pays…Je suppose car je n’ai pas l’information en main….

Mais du coup, préoccupée par le nombre de malades du cancer dans le pays depuis ces 10 dernières années, j’ai commencé à me dire : peut-être que le DDT y est pour quelque chose?!!!!

D’ailleurs, l’Agence Internationale pour la Recherche sur le Cancer (IARC) a classé le DDT dans la catégorie 2B « peut-être cancérigène pour l’homme »!